Les spécialistes appellent arachnophobie la peur des araignées. Des chercheurs du Fraunhofer développent, en collaboration avec des partenaires, un système de thérapie numérique qui doit permettre un traitement à domicile par RA et donner aux personnes concernées un meilleur sentiment de sécurité. Un démonstrateur du système sera exposé du 12 au 15 novembre au salon Medica à Düsseldorf.
Environ 3,5 à 6,1 pour cent de la population en souffrent : La peur des araignées. Jusqu'à présent, cette phobie est traitée à l'aide de la thérapie par confrontation. Le problème : 60 à 80 pour cent des arachnophobes ne sont même pas traités en raison du manque d'offre. Les araignées dangereuses pour l'homme n'existent pas dans notre pays. Pourtant, de nombreuses personnes paniquent à la vue de ces octopodes. Leur corps réagit par des palpitations, des tremblements, des vertiges, des sueurs ou des difficultés respiratoires.
Dans le cadre du projet "DigiPhobie", des chercheurs du Fraunhofer-Institut für Biomedizinische Technik IBMT, en collaboration avec Promotion Software GmbH, l'Université de la Sarre et l'Hôpital universitaire de la Sarre, veulent remédier à ces problèmes. Ils développent un nouveau système de thérapie numérique qui doit permettre la thérapie d'exposition dans l'environnement domestique.
La confrontation avec l'objet anxiogène dans la réalité virtuelle doit permettre aux patients de faire face plus facilement à leurs peurs et doit réduire le seuil d'inhibition pour entamer un traitement. Le système se compose d'un environnement thérapeutique numérique, de capteurs portables et de lunettes de données, plus précisément de lunettes à réalité augmentée.
Thérapie par la confrontation en réalité virtuelle
"Nous transférons la véritable thérapie par confrontation dans le système de jeu numérique qui fonctionne sur les lunettes de données. Tous les exercices sont reproduits numériquement. La personne phobique peut résoudre les différentes tâches comme attraper une araignée avec un verre et une carte postale ou pousser la bestiole dans la réalité virtuelle", explique le Dr Frank Ihmig, scientifique au Fraunhofer IBMT, pour décrire l'approche thérapeutique.
Ihmig et son équipe réalisent le logiciel de gestion de la thérapie ainsi que la commande de biofeedback. Cette dernière se compose de capteurs portables qui mesurent, pendant une séance, les paramètres vitaux du patient tels que la variabilité du rythme cardiaque, la conductivité cutanée et la fréquence respiratoire.
Calculer la réaction physiologique de peur avec un algorithme d'apprentissage automatique
Les paramètres mesurés permettent d'extraire des caractéristiques qui représentent le stress émotionnel. À l'aide de ces caractéristiques de stress, les chercheurs entraînent un algorithme d'apprentissage automatique. "Avec l'algorithme d'apprentissage, nous déduisons la réaction physiologique de peur du patient et essayons ainsi de déterminer l'intensité de la peur. En plus de la perception subjective de la personne arachnophobe, on dispose donc d'une mesure objective de sa réaction d'anxiété.
Cette mesure calculée est réinjectée dans le jeu numérique. Cela nous permet d'adapter la thérapie de manière personnalisée aux besoins du patient", explique M. Ihmig pour expliquer le fonctionnement de ce traitement innovant. Les éléments du jeu tels que la taille, le nombre et la distance des araignées, mais aussi le comportement en mouvement des huit pattes, peuvent être réglés de manière dynamique.
Pour mesurer l'ECG et la conductivité de la peau, les chercheurs de Fraunhofer utilisent des électrodes adhésives, la respiration est surveillée à l'aide d'une ceinture pectorale avec capteur piézoélectrique. Les signaux mesurés sont transmis sans fil par Bluetooth au logiciel de gestion de la thérapie. Toutes les données des séances ainsi que le déroulement de la thérapie sont archivés dans la base de données et mis à la disposition des thérapeutes et des chercheurs cliniques pour analyse.
L'efficacité est déterminée dans le cadre d'une étude clinique
Une étude de validation sera lancée au printemps 2019 afin d'évaluer l'efficacité de la thérapie numérique. Des approches similaires utilisant des lunettes de réalité virtuelle (VR) ont montré que cette forme de thérapie permettait d'obtenir de bons résultats. Les résultats de l'analyse doivent permettre de poser les bases d'autres concepts de traitement. Il est par exemple envisageable d'appliquer la thérapie à d'autres phobies comme la peur des serpents ou des cafards. "Nous espérons que les résultats de l'étude clinique ouvriront de nouvelles perspectives pour la thérapie des patients souffrant de phobies spécifiques", conclut le chercheur.
Les résultats constituent en outre la base pour le développement d'une mallette système contenant le kit thérapeutique complet. "L'objectif à long terme est que le patient puisse emprunter la valise dans les cabinets médicaux ou les magasins de matériel médical et effectuer des séances et des exercices individuels chez lui", explique Ihmig. Le chercheur et son équipe présenteront le système de biofeedback du 12 au 15 novembre au salon Medica à Düsseldorf, sur le stand commun de Fraunhofer, hall 10, stand G05/H04.
Source : PM Fraunhofer Institut