En Allemagne, une équipe de recherche travaille sur une nouvelle approche pour un diagnostic plus ciblé et plus réaliste du TDAH. Le bailleur de fonds est l'UE.
Le TDAH est l'un des troubles psychiques les plus fréquents chez l'enfant et l'adolescent. L'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité comptent parmi les trois principaux symptômes du trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité. Dans une classe de 20 enfants suisses, un enfant en moyenne est atteint de TDAH.
Si le trouble n'est pas traité, il n'affecte pas seulement l'environnement social ainsi que les performances scolaires et professionnelles. S'ils ne sont pas traités, les symptômes peuvent persister jusqu'à l'âge adulte et déclencher de graves séquelles. C'est pourquoi un diagnostic précoce est d'une importance capitale.
Diagnostic remis en question
Le diagnostic se fait en plusieurs étapes. En Suisse, les critères américains (DSM) sont utilisés pour les enfants, les adolescents et les adultes.
Les trois piliers de l'évaluation sont l'anamnèse détaillée de la situation à la maison et à l'école, l'évaluation de questionnaires standardisés remplis par les personnes concernées, les parents et les enseignants, et la détermination des performances cognitives. "Ces questionnaires, les tests papier-crayon et les exercices plus simples de temps de réaction sur ordinateur sont certes très sophistiqués", constate le spécialiste Christian Beste dans un Communiqué constaté. "Mais même si l'exactitude des résultats a été scientifiquement vérifiée, nous nous sommes plus souvent heurtés à des limites avec les diagnostics ainsi relevés et leur pertinence pour le quotidien des personnes concernées".
Christian Beste est directeur du groupe de recherche allemand "Kognitive Neurophysiologie der Klinik für Kinder- und Jugendpsychiatrie und -psychotherapie" ainsi que directeur de l ? Centre universitaire de neuropsychologie (UNC) et sait de quoi il parle : "Suite à ces tests, je reçois toujours le feed-back que les enfants et les adolescents semblent nettement plus concentrés et plus performants lorsqu'ils remplissent les questionnaires à la clinique que dans la vie quotidienne elle-même".
Les chercheurs s'aventurent en terrain inconnu avec une salle de classe virtuelle
Pour obtenir à l'avenir des prédictions plus valables sur les performances, il s'agit donc de combler cette divergence dans le diagnostic. "Cela est particulièrement pertinent pour les questions qui concernent les performances cognitives des patients".
C'est une raison suffisante pour que l'équipe de recherche autour du professeur déplace le diagnostic du TDAH dans des environnements qui ressemblent plus aux exigences quotidiennes que le remplissage de questionnaires dans un dispensaire. Avec cette approche, les chercheurs s'aventurent en terrain inconnu.
Afin de développer un outil de diagnostic pratique qui intègre des scénarios de la vie quotidienne, le groupe de recherche a opté pour une application de "réalité virtuelle" (VR). L'environnement programmé est pour l'instant une salle de classe. L'application doit placer les enfants et les adolescents dans une situation dans laquelle les déficits et les symptômes liés à la maladie sont plus clairement identifiables.
Le projet d'innovation "Développement d'un environnement virtuel pour un diagnostic et une thérapie personnalisés des fonctions cognitives" est financé par l'UE. Il doit servir, dans différents domaines, à tester entre autres les fonctions d'attention et de mémoire ou la pensée planifiée et, en perspective, à réduire les déficits lors d'entraînements.
Ainsi, selon le communiqué, dans les domaines du diagnostic et de la thérapie, les domaines d'exigences individuelles de la personne concernée, par exemple à l'école ou au travail, doivent être davantage pris en compte et donc personnalisés.
Phase de test en cours
Après une première phase de test portant principalement sur le fonctionnement et la praticabilité du diagnostic basé sur la RV, des études scientifiques seront menées ultérieurement afin d'évaluer la précision de la nouvelle méthode.
Source : medinside